mathieu.dagorn sculpture • installation • photo • sound • object 


«Hyroponie»,
Exposition à la Galerie du Tableau, février 2007, Marseille.

Doit-on obligatoirement avoir les ongles noirs quand on est sculpteur?» Mathieu Dagorn répond avec des gants chirurgicaux en latex, mettant à distance la mythologie qu’identifie le fait main à l’expérience «intime» de l’auteur. Dans sa pratique, sans doute nourri d’une formation en biochimie, le geste est générique, avec la précision d’un laboratoire. Il utilise à la fois les codes de la recherche scientifique et l’imaginaire qui lui est associée. Une blancheur hygiéniste semble dominer ses installations : posé sur une table en carrelage, éclairé par une lampe, un pot de fleurs cassé par accident est aussitôt emballé sous vide. Les plantes sont devenues des sculptures d’intérieur, démontables, et fonctionnent à l’image de la musique d’ameublement de Satie : mis sous vitrine, un réseau de branches constituées de l’emboîtement de micropipettes, fait pousser des mini écouteurs qui diffusent un bruitage délicat. Une écologie du contrôle qui ne peut qu’attendre le désastre. « Ou comment une peau développe un grain de beauté, puis plus tard (ou plus loin) un mélanome malin.

Pedro Morais

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